[Emd aachen] compte-rendu

Le bus organisé de Liège débarque près de l'hôtel de ville d'aachen aux alentours de midi et demi, une voiture de la police fédérale belge au cul. Les discours des officiels sont retransmis dehors sur des écrans face à l'hôtel de ville, sous la huée d'une centaine d'activistes criant des slogans en allemand, anglais et français. Nous descendons du bus et rejoignons quelques 300 personnes avec un sound système, bloqués par une rangée de flics, non loin de là. Des voitures avec des officiels passent et la rue est bloquée par quelques activistes qui s'assois par-terre. Des slogans anti-capitalistes sont lancés, des bières sont jetée sur les voitures, ça se bouscule un peu. Il pleut des grelons. Ambiance surréaliste, black et pink. La samba arrive à rejoindre la concentration. Quelques centaines de personnes nous rejoignent. Il y a beaucoup de francophones, essentiellement de liège et bruxelles. La samba est assurée par des percussionnistes de turin, amsterdam, peut-être de france. Il y a aussi quelques activistes milanais, parisiens et japonais, et une brigade de clowns insurgés liégeoise.

Le soleil revient, il est plus de 13h00, les flics viennent de charger pour isoler les bloqueurs sur la route. Après un long face à face, les activistes nous sont rendus un à un à intervalle espacé. On aperçoit les flics belges. La parade peut démarrer et c'est ce qu'elle fait. Un sound système en tête, les autonomes, la samba et les pinks, un autre camion et les militants rassemblés dans la karlspreis protest", déambulent et dansent sur des routes sans vie. Une petit service service d'ordre, plutôt habilité à la négociation est assuré par des gens de Die link. Nous sommes un petit millier lorsque nous quittons les petites rues du centre historique pour les boulevards de la petite ceinture. L'ambiance est à la bonne humeur et à la provocation. La bière coule à flot, Il y a une banderole "no way", une antifa trilingue, shut down europe, nous sommes flexibles mais nous ne plierons pas, we are every where, contre le G8, etc. Un autre camion veut s'engouffrer dans la manif mais est bloqué par les flics qui refuseront de le laisser passer.

Vers 15h, nous nous arrêtons devant le gare centrale pour protester contre l'arrestation de 4 activistes. Des infos sont donnée sur d'autres actions ailleurs. A milan, il y a 60 000 personnes dans les rues, à hambourg la manif des nazis a été contrée, etc. Les clowns se prosterne devant une affiche de merkels dans un abris bus. Le temps s'éternise, la parade s'endort, sous le coup de la fatigue après une matinée au trot. La police déploie un dispositif encerclant la manif. Ils viennent de goûter et se gâver d'ici tea,. Ils semblent bien requinqués . Une décision claire peine à sortir de l'organisation difficilement identifiables. Une annonce en 3 langues appelle à se prononcer, à savoir; rester sur place et défier la police ou rejoindre la place où se déroule la mayday party, autorisée. On appelle à voter, ce qui est pas mal surréaliste. J'ai l'impression qu'un plus grand nombre d'activistes veulent rester sur place, mais je ne suis pas sûr. Beaucoup de gens ne votent pas. Ca discute dans plusieurs langues mais aucune décision claire ne tombe. Après un long moment, il est décidé de partir vers le centre (sur la gauche), d'autres appellent à se rassembler près de l'autonomus center sur la droite. Les camions se barrent, il doit rester 300 personnes.

Dans la confusion, les flicsen profitent pour couper la manif en deux, une moitié sur le parvis de la gare, l'autre à l'entrée de petites rues, où nous sommes repoussés. Il y a au moins deux personnes arrêtées, liégeoises. Ensuite la samba est isolée par les flics, on n'en a plein les doigts. Ca gueule, nous décidons de rester pour voir le sort de l'autre groupe, en face. Il est 16 heures, les activistes coincés à la gare sont relâchés au compte-goutte mais ils sont peu à nous rejoindre. La samba a également été "libérée" et a disparu. Nous sommes une cinquantaine et le rapport de force avec la police devient craignos. Nous marchons sur la route d'un pas rapide, les flics au cul. Par moment ils se hasardent à des petites courses au trot. Ca cavale; quelques mobiliers et crasses urbains sont jetés sur les routes . Puis, comme dans les films de poursuite, on en a derrière, sur la droite, on voit les camionnettes devant nous arriver. Quelqu'un gueule "à droite", mais c'est un cul de sac. La mêlée commence. Peu de gens arrivent à passer les lignes qui se mettent en place. Nous serons bloqués une petite heure avant d'être libéré au compte-goutte et escortés jusqu'à une zone où nous sommes accueillis par d'autres flics qui nous poussent violemment pour nous refouler vers la zone où se déroule la fête. On aperçoit les flics belges qui ont l'air de bien se marrer. Un clown est arrêté violemment pour avoir jeté son nez rouge en l'air. Ca pue les règlements de compte, ils sont à quatre à lui marcher dessus alors que le gars restent tranquille. Le legalteam est contacté.

18h00; Sur la placette, la fête bat son plein il y a une cuisine mobile, une voiture avec une sono et 2 ou 300 personnes plutôt lessivées, assises par terre. Il pleut.

4 libération de liégeois sont confirmées vers 22heures. Je n'ai pas de nouvelles du dernier liégeois arrêté. mais normalement, ça doit aller.

L'emd aachen marque un pas dans la création d'un réseau transnational, Les participant(e)s étaient peu nombreux mais rodés au carnaval guérilla. La répression a été à la mesure de la provocation et de l'affront fait aux élites politiques catholiques. A noter également que la radicalité (due au mini sommet européen) n'a pas laissé de place aux sans papiers, alors que la parade est estampillés "précaires et migrants", ce qui est à méditer.

photos & cr en allemand:
 http://www.antifa-dueren.org/cms/content/view/164/28/

photos de media mainstream
 http://www.az-web.de/sixcms/list.php?page=seite_bildergalerien&sv[area_id]=1772&_wo=Fotos:Bildergalerien